La naissance de Belle Factory

Publish the 9 septembre 2021

Question : Comment vous est venue l’idée de créer un festival de musique ?

Michel ROLLAND :

C’était au début des années  90, j’étais directeur du centre d’animation de Cognac, en Charente. Mes fonctions m’ont amené  à faire un constat simple; la ville cognaçaise, outre son attrait touristique centré autour de la production d’un produit à notoriété internationale, le Cognac, ne proposait aucun événement attractif sur son territoire à destination des populations locales.

Passionné de culture, amateur de musique, à la recherche perpétuelle de nouveaux challenges venant colorer ma vie et mon parcours, j’ai décidé de créer un projet que j’ai appelé « Un été à sortir tous les soirs ». Le concept était très simple ; offrir au grand public une soirée de concerts par semaine, au cœur de Cognac, entre Juin et Septembre.

 

Est-ce de ce premier événement qu’est né le Festival « Cognac Blues Passions » ?

MR :

L’événement a rapidement pris une ampleur importante. J’ai donc été amené à repenser l’organisation des multiples concerts. C’est ainsi oui, qu’est né le festival « Cognac Blues Passions », en 1994.

 

Et l’association Blues Passions alors ?

MR :

Six ans plus tard, j’ai constaté que l’événement, au vu de son succès grandissant, mettait en danger la structure qui le produisait. C’est à ce moment là que j’ai créé l’association « Blues Passions », nouvelle structure organisatrice officielle du Festival.

 

Quand avez-vous rencontré Samuel Vincent ?

MR :

C’était quelques années plus tard, en 2001. Je croise la route de Samuel Vincent, un jeune artiste passionné, et l’aide à développer sa musique. Je me suis très vite rendu compte que nous partagions la même passion et que nous construisions autour de valeurs communes. Nous avons donc décidé de collaborer dans le développement de nos projets respectifs.

 

Vous avez donc suivi la route de Michel Rolland et emprunté le chemin des festivals à votre tour ?

Samuel Vincent :

Michel m’a nommé régisseur général des scènes de Cognac Blues Passions en 2001 et c’est cette même année que j’ai annoncé la création de mon propre festival, le « Freemusic ». Au départ, l’événement était organisé dans le cadre de la Semaine Européenne de la ville de Montendre et était porté par l’association organisatrice du projet, « Montendre Europe ». Très rapidement, l’événement a pris à son tour une ampleur signifiante, m’obligeant à l’expatrier au sein d’une nouvelle structure indépendante.

En parallèle, un peu plus tôt, en 1995, avec ma bande de copains, on avait déjà créé une association du nom de « Adonf », laquelle avait pour rôle d’encourager la scène musicale puis d’ouvrir différents lieux de répétition aux artistes locaux. C’est en 2006 que j’ai décidé d’intégrer le festival « Freemusic » au sein de « Adonf ». On allait alors entamer la 6ème édition de l’événement.

 

Comment ont évolué vos projets au fil du temps ?

SV :

Nos événements se sont développés et ont évolué de manière positive, jusqu’à s’inscrire dans le paysage des festivals à rayonnement national, voire international. Nous avons, d’année en année, travaillé leur identité, leur image, leur scénographie, programmé à la fois des artistes de la scène internationale puis d’autres émergents, fédérant une communauté qui, 20 ans plus tard encore, s’agrandit et s’épanouit.

Bien que le contexte environnemental dans lequel nous nous trouvons, on peut le dire, s’avère complexe, Michel et moi nous remettons sans cesse en question, réfléchissons aux moyens d’avancer et d’évoluer, de manière à répondre aux nouvelles exigences des publics et pérenniser nos événements dans le temps.

 

A quel moment avez-vous pris conscience de la nécessité de changer de stratégie ?

SV :

En 2018, la combinaison de différents facteurs tels que l’atteinte des limites du modèle économique du statut associatif, la proposition de lancement d’un nouveau festival, l’évolution du contexte pour l’organisation de festivals culturels ou encore l’approche du départ à la retraite de Michel, nous ont poussés à repenser entièrement nos stratégies. Nous avons donc réfléchi aux moyens de renforcer la complicité de nos événements et mutualiser nos compétences de manière à consolider notre offre culturelle sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine.

 

Quelle a été la finalité de votre réflexion ?

MR :

Samuel et moi-même sommes des compagnons que l’on peut qualifier d’ambitieux, d’entreprenants, et essayons d’être innovants au maximum. C’est donc naturellement que nous en sommes arrivés à créer l’entreprise Belle Factory, effective depuis le mois de Mai 2019, laquelle porte l’ensemble de nos activités d’origine et de nos ambitions à venir.

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